Il y a huit ans, lorsque j’attendais mon premier enfant, je me suis rendue compte de la pauvreté de l’accompagnement à la parentalité. Ce moment pourtant si important dans la vie d’une femme ou d’un homme, m’a semblé être traité comme un épisode médical. J’ai vécu les fausses couches, le vide du post-partum et un allaitement qui s’est terminé aux urgences avec une opération en anesthésie générale. A peine un mois plus tard, il fallait que je reprenne le travail, que je retrouve ma place, que je trouve un nouvel équilibre.
A ce moment-là, j’ai réalisé les renoncements auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’elles veulent concilier un projet de parentalité et des ambitions professionnelles.
Devenir parent nécessite bien plus qu’un suivi médical performant. La parentalité implique des bouleversements physiques, neuronaux et psychiques majeurs pour les femmes et pour les hommes. Les parcours pour devenir parents peuvent être douloureux. L’impact des parcours PMA, le tabou des trois premiers mois de grossesse, les complications de grossesse, la difficulté de la récupération après l’accouchement, la dépression du post-partum (touche 20% des femmes et 10% des hommes), le stress de la reprise, la difficulté de trouver et concilier équilibre personnel et professionnel, sont autant facteurs de vulnérabilité.
C’est cette vulnérabilité qui conduit encore trop souvent des femmes à renoncer à la poursuite de leurs ambitions, ou au burn out parental et professionnel.
Cette période passionnante cristallise de nombreux enjeux. Elle est, d’une part, la période la plus sensible pour le développement de l’enfant. Les études épigénétiques récentes démontrent que la grossesse et les premières années de l’enfant constituent les prémices de la santé et du bien-être de l’individu tout au long de sa vie.
D’autre part, le rééquilibrage de l’investissement des seconds parents, le soutien du bien-être des parents et de leurs enfants constituent un levier majeur pour l’égalité professionnelle.
Enfin, l’imbrication des sphères de vie est telle qu’il est difficile de distinguer les causes du burn out parental et professionnel. En améliorant le bien-être et la santé mentale des parents et de leurs enfants, on agit pour la prévention du burn-out qu’il soit parental ou professionnel.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que j’ai décidé de me lancer passionnément dans le projet (CO) EQLORE. J’ai entrepris ma reconversion après l’ESCP, un master de droit des affaires et 7 ans d’expérience gestion de projets Immobiliers. J’ai repris mes études en licence de psychologie, puis en DU de Psychologie périnatale, et je me suis formée au coaching (RNCP ICF). Après la naissance de mes trois enfants, je me suis lancée dans l’aventure!
La parentalité est une richesse pour l’entreprise. Les compétences développées par les parents sont une mine d’or pour le développement des équipes et la performance de l’entreprise. Il est possible de faire bouger les lignes en faveur de l’égalité professionnelle et d’une perception plus juste de la parentalité.